Bon, je m’appelle Yvan.
J’habite un peu à Paris, je veux dire que c’est pas au centre ; c’est à la Porte de Vanves.
C’est le quartier des Gaulois, il y a la rue Vercingétorix et Gergovie et Alésia, entre
autres rues que je connais. Ça fait beaucoup de rues rien que pour les Gaulois, peutêtre
que vous pensez ça aussi. Mon immeuble à moi, il fait seize étages. Maman et moi
on vit au rez-de-chaussée, parce que, en vrai, maman elle est la concierge de
l’immeuble. On aime bien. C’est pratique quand l’ascenseur est en panne, elle a dit
Micheline, la dame du 1er étage, à gauche quand on sort de l’ascenseur, je fais une
précision, parce que « à gauche » tout seul, ça ne veut rien dire.
Pas loin de l’appartement, il y a Franprix, des petites épiceries, un grand hôpital, le
Saint Joseph, avec une façade de vitres, un tabac et même un laboratoire d’analyse,
maman y va parfois pour se faire prendre son sang, parce qu’elle manque de quelque
chose, le fer, on m’a dit une fois. Je sais que je suis savant parce que laboratoire
d’analyse, c’est super brillant comme expression et peut-être que vous connaissez pas
vous-mêmes. J’explique, c’est un endroit tout blanc avec des aiguilles. Et des gens pas
trop gentils qui prennent des cartes comme le respect mutuel je crois et aussi la carte
de la vie. Je me trompe, c’est possible, mais je suis sûr à quatre-vingt-dix pourcent.
Et moi, je construis une cabane pour me préparer à aller au Canada voir mon papa. Làbas,
on m’a dit qu’il était parti chasser le caribou. Du coup, tous les gens de mon
immeuble me donnent un truc pour ma cabane au Canada. Elle va être jolie ma cabane
et puis, j’apprends le dictionnaire pour bien savoir comment ce sera avec papa dans le
grand froid.
Il y a beaucoup de personnes qui sont comme des amies dans l’immeuble. On m’aime
bien, on me dit bonjour et on tient la porte pour que je passe sans que j’ai à l’ouvrir.
Après les présentations, vous allez voir que tout l’immeuble est sympa et avec des
attentions gentilles.
Je vais à l’école Maurice Rouvier. Elle est de l’autre côté de la cour de l’immeuble.
Parfois, je me dispute avec des potes et parfois, on rigole bien aussi. C’est le pouvoir
des autres a dit maman ; on s’aime et on se déteste. Les autres, maman a ajouté, c’est
compliqué. Il faut savoir « composer » elle a sorti tout d’un go.
Quand je sors de l’école, maman est pas libre parce qu’elle s’occupe de l’immeuble, le
ménage, les gens qui ont des problèmes, même elle essaie de faire la bonne entente
entre les gens qui se disputent parfois, et une fois encore, les autres, c’est compliqué !